PromoSud aide à la diversification de la filière sylvicole
Créé en 2012, la SAEM Sud Forêt mène un projet pilote ambitieux dont l’objectif est de relancer la sylviculture en Nouvelle-Calédonie et plus précisément en province Sud. Le développement de cette filière offre une alternative intéressante à l’économie du « tout nickel ».
La création de Sud Forêt résulte d’une volonté de relancer la filière sylvicole annoncée par la province Sud en 2011. L’entreprise a été créée le 6 juin 2012 et regroupe aujourd’hui trois principaux actionnaires : la province Sud, PromoSud et la Caisse des Dépôts et Consignations. Le siège social de l’entreprise est basé à Port-Laguerre et la société emploie 14 personnes (ingénieurs, techniciens forestiers, agents de terrain et personnel administratif). 150 autres personnes, tous métiers confondus, sont employés, pour le développement et l’entretien des forêts. Il s’agit d’emploi local dont l’effectif augmentera au fur et à mesure du développement de la filière. C’est donc un projet économique, social et environnemental passionnant.
Le projet pilote consiste à planter 1 500 ha de forêt à l’horizon 2017-2018. Les zones de boisement se situent sur les communes du Mont-Dore, Yaté, Moindou et Bourail, il s’agit du foncier provincial. La société a choisi d’y cultiver des essences essentiellement endémiques telles que le gaïac, le pin colonnaire, le santal, le kaori, ou même le faux tamanou. Seul le pin des Caraïbes est une espèce exotique.
Afin d’améliorer la gestion environnementale de l’entreprise (c’est-à-dire réduire au maximum les impacts de l’activité sur l’environnement), Sud Forêt s’inscrit dans la démarche ISO 14 001 (SME : Système de Management Environnemental). L’entreprise envisage également une certification FSC (Forest Stewardship Council) ou PEFC (Programme for the Endorsement of Forest). Ce sont des labels internationaux apposés sur tous les produits à base de bois provenant d’une exploitation forestière responsable. C’est un gage de gestion durable des forêts qui offre des opportunités économiques et environnementales considérables.
Vers une utilisation raisonnée du pinus : la Nouvelle Calédonie importe aujourd’hui 95% de ses sciages, ce qui représente un déficit commercial important, une perte de valeur ajoutée et un déficit des emplois liés. La ressource actuelle peut diminuer de moitié ce déficit et contribuer à l’émergence d’une vraie filière forestière. Le pinus vient en effet de passer avec succès les tests d’accréditation et pourra ainsi être utilisé par les prescripteurs dans la construction. Il est nécessaire de bâtir « un plan pinus » , pour continuer à en planter, tout en contrôlant sa propagation. Cette sylviculture intelligente permettra de maintenir le pinus sur une surface bien délimitée et de le gérer efficacement pour ainsi assurer une alimentation constante en bois de construction. Les zones où sa présence n’est pas souhaitable seront plantées par des essences locales.