La filière avicole chair est l’une des quatre filières stratégiques définies par la Politique Publique Agricole Provinciale, la PPAP 2025, dont l’objectif global est de tendre vers l’autosuffisance alimentaire.
En 2014, les assises provinciales du monde rural ont permis d’élaborer, en concertation avec les professionnels, un diagnostic et de poser des enjeux et des perspectives. En 2015, les grandes lignes de la PPAP et ses orientations stratégiques ont été définies avec les professionnels du monde agricole. Depuis 2016 des mesures concrètes sont mises en œuvre telles que le nouveau dispositif de soutien à l’investissement, le sauvetage des établissements publics agricoles, le vote d’une loi du pays sur les baux ruraux proposée par la province Sud ou la structuration de filières stratégiques (céréales, avicole, fruits et légumes, bovins). Dernière avancée : la mise en place de la filière avicole. Après l’élaboration du schéma directeur l’année dernière, place à la concrétisation.
Produire du poulet frais à 800 francs le kilo
10 000 tonnes de poulet sont consommés par an en Nouvelle-Calédonie ; 700 tonnes seulement sont produites localement, c’est-à-dire 7% de la consommation. La marge de manœuvre est importante.
« Notre feuille de route est de lancer une filière de production de poulets de chair frais à 800 francs le kilo, prix consommateur, explique François GAUVRIT, en charge de cette filière à la direction du Développement Rural de la province Sud. Avec un objectif de 1000 tonnes par an. »
Pourquoi 1000 tonnes ?
« Une étude de marché a révélé que sur la consommation au foyer, une personne sur quatre est prête à passer du poulet congelé importé au poulet frais local si le prix est de 800 francs le kilo. L’objectif est donc de passer de 7% à 17% de parts de marché. »
Et ce n’est qu’une étape puisque la PPAP a fixé comme objectif ultime la production de 3 000 à 3 500 tonnes par an.
Un couvoir, des élevages, un abattoir
« Le cadre est fixé et il faut maintenant mettre en place les outils, à savoir un couvoir, des élevages et un abattoir. » Le projet de couvoir, situé à Boulouparis, est en cours de réflexion.
« A niveau des élevages, un appel à projets a été lancé afin d’installer, dans un premier temps, 4 nouveaux éleveurs. Nous sommes en train de finaliser le dépouillement des candidatures et d’effectuer la sélection car nous avons défini un profil économique et technique très précis. Les installations se feront par vague de 4. Et il y aura 4 vagues de 4. A terme, ce seront donc 16 éleveurs qui devraient être installés. »
Dernier maillon de la chaîne, La société qui va porter l’abattoir est en cours de constitution avec PromoSud. «La particularité du montage est que les éleveurs rentreront petit à petit dans le capital de cette société afin d’en faire un outil collectif ». L’abattoir devrait se situer sur la commune de La Foa et se veut un outil évolutif. L’investissement sera conçu pour produire 500 tonnes puis 1 000 tonnes par an, dans le même bâtiment, par adjonction de matériels supplémentaires.